Autonomie du CFPO

Autonomie financière

Durant toute la phase de développement du Centre jusqu’en 2018, alors que le CFPO n’avait pas encore ouvert tous ses ateliers ni atteint un effectif d’apprentis suffisant, les revenus du Centre ne couvraient pas les dépenses de fonctionnement. Miman-Bénin a donc fourni les fonds nécessaires pour assurer les salaires des formateurs et des autres membres du personnel. Parallèlement au développement des structures dédiées à l’enseignement, des aménagements ont été effectués pour des activités annexes génératrices de revenus. Ainsi les produits des dortoirs, de la cantine, du cybercafé et, dans une moindre mesure, de la bibliothèque sont-ils des sources de recettes pour le CFPO.

En 2019, la vente d’eau aux habitants d’Ouassaho vient s’ajouter à ces revenus. La connexion du réseau d’eau de tout le CFPO sur le forage permet d’économiser les frais de consommation du réseau municipal.

Les apprentis fournissent des prestations dans leur spécialité aux habitants de la région. C’est une source de financement du Centre. Mais, d’entente avec nos partenaires béninois, la formation professionnelle prime sur les prestations rémunérées du travail des apprentis afin de ne pas transformer le CFPO en une usine employant des jeunes gens. La direction du CFPO a mis en place un système où les apprentis travaillent pour les commandes extérieures deux jours par semaine et suivent durant les trois autres jours les cours pratiques et théoriques liés à leur spécialité.

L’écolage reste la part la plus importante des entrées d’argent du CFPO. Mais la population de l’arrondissement d’Ouassaho est particulièrement défavorisée. C’est pourquoi nous l’avions choisie pour y implanter un centre de formation professionnelle qui, par l’acquisition d’un métier, développe une réelle autonomie financière des jeunes gens. Il n’est donc pas étonnant que les parents de nos apprentis peinent à payer les écolages. C’est pour ces raisons que Miman-Bénin recherche des fonds pour financer partiellement l’écolage des apprentis du CFPO, au moyen de bourses d’études attribuées en collaboration avec les Chefs de Quartier d’où proviennent les apprentis.

Les comptes du CFPO montrent que les recettes du Centre permettent actuellement de ne couvrir que partiellement ses frais de fonctionnement. Ce devrait être possible de parvenir à un équilibre financier en ce qui concerne le fonctionnement, avec quelques adaptations, d’ici quelques années. Cependant, il semble difficile de tendre vers une autonomie financière qui lui permette de financer également les infrastructures ou d’investir dans du nouveau matériel pédagogique. Miman-Bénin continuera à chercher le financement nécessaire à ces postes budgétaires afin que grâce à ses infrastructures et à son équipement pédagogique le CFPO continue à dispenser une formation professionnelle de qualité.

De plus, le financement des lots de matériel d’installation dans la vie active des jeunes diplômés ne peut être tiré des revenus du Centre et c’est aussi Miman-Bénin qui recherche des soutiens financiers pour que ces jeunes diplômés qui quittent le CFPO fassent leurs premiers pas d’artisan autonome.

Autonomie de gestion

En 2017, Miman-Bénin dû renvoyer l’ancien directeur qui avait détourné des fonds et tentait de s’approprier le Centre. Le procès en première instance intenté contre lui a été gagné en juillet 2018. La Cour d’appel a confirmé ce jugement, mais doit encore statuer sur la peine.

Dans l’urgence, le formateur en agriculture biologique a été chargé d’assurer la fonction de directeur. Miman-Bénin l’a aidé dans cette tâche, constatant que petit à petit, la direction du CFPO devient de plus en plus efficiente et autonome pour gérer le quotidien de l’école.

Miman-Bénin n’a pas vocation à s’impliquer à long terme dans la gestion du CFPO. Ce dernier doit vivre par lui-même, comme il en fut le cas pour le dispensaire et pour l’école primaire construits par Miman-Bénin, qui poursuivent leur développement en toute autonomie.

Il semble réaliste que le CFPO soit autonome en 2027, soit 10 ans après sa fondation. Par conséquent, le processus de désengagement a été négocié entre le CFPO et Miman-Bénin, un calendrier défini et les premières actions réalisées.

Voici le calendrier de dévolution : en gris l’intervention conjointe du CFPO et de Miman-Bénin, en jaune, les fonctions entièrement assumées par le CFPO, en bleu la période de dévolution consacrée à consolider un CFPO autonome:


Les premières actions ont consisté à confier la gestion de la construction de certaines infrastructures à la seule direction du CFPO, du projet au paiement final, charge au CFPO d’en rendre compte a posteriori. D’autre part, Miman-Bénin élabore en partenariat avec le CFPO un cadre de délégation qui sera opérationnel fin 2021.

Un désengagement réussi implique une collaboration étroite entre le CFPO et Miman-Bénin, une prise en mains plus forte par le CFPO des outils de gestion et de comptabilité introduits récemment.

Le but de Miman-Bénin est de se désengager entièrement de la gestion du CFPO, pour ne plus jouer qu’un rôle global de contrôle du respect des lignes directives du projet et de la bonne utilisation des fonds.